Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Yaegahara
2 juin 2005

Etre ciel.

Et s'étendre. Tendre les doigts tendre les paumes, pour plus qu'aucun instant ne s'envole, pour plus qu'aucun instant ne s'envole. Ne pas les laisser filer, retenir l'inretenable, l'eau qui nous coule entre les doigts. Les englober, tous, pour qu'aucun ne s'échappe, pour qu'aucun ne s'échappe. Et ce dernier jour, ce dernier jour, ne pas en profiter, parce que le coeur est parti, parce que le coeur est parti avec l'envie. Si festif d'habitude, ce dernier jour, siège des bombes à eau et moment des rapprochements tardifs, toujours, histoire de dire que notre classe était trop classe. Nous non, notre dernier jour était le plus morne de tout nos jours. Pas d'au revoir déchirants, pas de bonnes vacances, on a tous filé de notre côté, évitant ces mots banals qui ne nous collent pas, qui ne nous collent plus. Penser déjà à la rentrée. Au bac aux destinations aux amis de vacances aux cours de maths de rattrapage aux amours de vacances à la plage aux petits boulots au soleil, à la rentrée.

L'élastique se tend, il tremble tant il est tendu, mais je ne peux me résoudre à ouvrir la bouche, pour la simple et bonne raison que je l'ai déjà trop fait. La situation évoluera peut-être d'elle même, et sinon tant pis, tant pis, tant pis. Après tout il reste encore un an. Un an avant que la bulle éclate, et projete tout le monde aux quatre coins de la France, voire du monde.
Non, j'ai dit que je n'ouvrirai pas la bouche, alors je me tais. Je n'ai qu'à regarder le résultat précédent pour en être dégoûtée. Silence et attente. N'ai-je pas dit que je me refusais d'être actrice de ma propre vie? Je ne suis pas Clara Sheller, moi. I live in a happy world, seulement si l'on ferme les yeux. Je les garde ouverts, et je savoure le goût des défaites et la saveur des bonheurs. C'est délicieux, vous devriez essayer. A trop vouloir en faire on ne goûte plus à rien.

Se fissurer pour mieux comprendre et mieux ressentir. Pour mieux comprendre enfin ce qui ne pouvait être atteint. Etre ciel, et s'étendre, s'étendre à en se fissurer.

Publicité
Commentaires
Publicité