Inondation.
Trop de larmes répandues en vingt-quatre heures et trop de choses refoulées pour ne pas ouvrir la bouche ici. C'est indécent et ridicule de tout vous raconter. C'est personnel et trop concret. C'est trop bête. Tant pis.
Un 6 en Maths et j'ai l'impression que ma troisième place dans la classe (oui, nous sommes classés maintenant, merci technologie) est menacée, que mon avenir même l'est. Pourtant, tout le monde me l'a dit, même la sergent prof de Maths, ce n'est qu'une note. Je sais mais je suis tellement déçue de moi-même. J'avais fait un sans-faute, un premier trimestre sans faux pas, je pensais avoir trouver la stabilité qui m'a toujours manqué, et il faut que la première note du second trimestre fiche tout en l'air. Ca me rend triste, vraiment. C'est idiot je sais.
Sur mon bulletin il y aura marqué soucieuse de bien-faire, d'après mon prof principal. C'est drôle, je n'aurai jamais pensé ça de moi. Je ne suis pas perfectionniste, même si je m'en donne l'air, la preuve, le design de cet endroit est très laid et je le sais très bien. J'avais certes senti une évolution, un travail plus accru, sans que ça me pèse ou me déplaise. Mais je ne pensais pas que les profs me voyaient comme une fille soucieuse de bien faire. De toute façon, y'a pas de quoi se vanter, soucieuse de bien faire ne veux pas dire fais bien.
Détrompez-vous, ce qui me perturbe tant n'est pas mon 6 en Maths, même s'il m'a secouée. Mais je n'ai pas encore assez de recul pour bien définir la cause de mes récentes crises du soir. La fatigue s'amuse avec moi, certainement. Mais je crois que ce sont pour la plupart des crises d'angoisse, ou de quelque autre sentiment similaire. Cette année charnière et remplie me laisse tout de même le temps de trop réfléchir. A l'année suivante. L'année dernière, je savais où j'allai. Cette année, il faut vraiment que je trouve un taf d'été. Et j'aimerai tellement savoir où je vais. J'angoisse de quitter ce lycée que je fuis dès que j'ai une minute de libre (en me réfugiant dans le seul endroit que je n'ai pas encore envie de détruire: le CDI, ou en sortant pour aller n'importe où mais ailleurs) pour me retrouver dans quelque chose qui ne me plaira pas. Seule. Je ne veux pas être seule. Et encore moins sans lui. Etre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre pourrait nous nuire, mais ne le voir qu'un week-end sur deux me nuirait certainement. Etre ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre pourrait nuire à notre travail, mais ne le voir qu'un week-end sur deux m'empécherait certainement de me concentrer. Je ne veux pas avoir à faire de choix. Je ne choisis pas mes études en fonction des siennes, je veux donc absolument que par hasard nos études aient lieu dans la même ville. Je suis dépendante de lui. Et je sais ce que je dis. C'est expérimenté et prouvé. Je ne veux pas avoir à réorganiser une relation avec des kilomètres alors que je ne peux pas me passer de lui en le voyant plus que je ne devrais.
Est-ce que c'est dangeureux d'aimer au point de ne plus pouvoir se passer de lui? Est-ce qu'on peut aimer en pouvant se passer de lui? Est-ce que je fais bien de me poser ces questions? Est-ce que je m'en pose trop?